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Date : Samedi
5 Mai 2007
Lieu : Aven des Ténébres
Thème : Grosse explo / Perfectionnment
à l'équipement
Encadrement : Pascal, Florent (ASBTP) et
Michel.A (un marseillais égaré
Stagiaires : Christelle
(Cannes), Jean-Paul (GSEM), Alexis (Garagalh), Lionel (Taupes), ), Gilles (Magnan)
et Michel (le narrateur, aussi des Magnan)
TPST : 10 heures
Intro :
« Eh Pascal ! Comment je fais pour atterrir sans
finir dans le lac ?
– Pendule vers moi, je te rattrape au vol…
- Bon, et maintenant, c’est comment la suite ?
– Ben, c’est super trempé, je suis allé voir, y a pas moyen d’échapper à la
rivière.
– On fait quoi, les autres sont super pas motivés pour continuer en aquatique?....
– Hum, bon alors, dès que Gilles a fini de descendre, on remonte tous et on
se casse de là. »
Si Pascal avait décidé de nous jouer une bonne
blague, on aurait tous continué jusqu’au fond en canyon. « Super beau » aurait-il
dit tout en faisant des photos « fond d’écran ™». Gé-nial aurait dit Gilles.
Le reste du groupe aurait gueulé son mécontentement à coups de cailloux. Pour
ma part, je l’aurais suivi mais j’aurais à l’heure qui l’est une bonne crève.
Mais comme notre guide n’est pas comme-ça, on a préféré remonter vers la surface....
Si l’intérêt d’un gouffre se mesure à l’aune de
sa profondeur, alors l’aven des Ténèbres est assurément classé parmi les premiers
du département. C’est grand, c’est profond, très profond même. A l’occasion
du rassemblement national du CAF, l’Aven des Ténèbres sera équipé pour les spéléos
venant des quatre vents. L’occasion aussi d’organiser un petit stage perfectionnement
à l’équipement, sortie EDS oblige. Non, non, non, rassurez-vous, je ne vous
ferais pas l’insulte de vous décrire l’Aven des Ténèbres. Si vous n’avez jamais
entendu parler, allez vous renseigner! Oui, c’est cruel, mais c’est comme ça.
Allez hop, commençons l’histoire de cette sortie, bien entendu totalement pipeautée
du début à la fin… Au début, nous devions être seulement six personnes. Mais
comme tout plan bien huilé est voué à évoluer aux dernières minutes, nous serons
neuf dans les Ténèbres. Ah j’oublie un léger détail, la sortie étant prévue
originellement un dimanche (jour d’élection), Pascal a décidé de la reporter
la veille. Un grand merci à lui, car je ne me voyais pas trop débarquer dans
le bureau de vote trempé et boueux. Bref, commençons cette épopée...
La journée débute sans surprise à Pré-du-Lac
(note de l’auteur : mais où est ce p***** de lac ?). Il est 8h30. Une langue
perfide m’avait dit un jour : « te presse pas, Pascal est toujours en retard
! » Et bien non, mauvais va ! Pascal est à l’heure. Bon-jour, salut, serrages
de main et bises et nous voilà en direction du parking de l’Audibergue. Ah non,
pas pour tout de suite ! Nous ferons un petit crochet au local-super-caché-et-impossible-à-retrouver-sans-se-perdre
des SophiTaupes pour leur voler…emprunter ce qu’il nous manquait (merci pour
le perfo)....
Comme je l’ai dit plus haut, nous sommes neuf.
Pour encadrer nos conneries… notre travail, trois spéléos de choc se présentant
(à tout le monde) comme hautement qualifiés : Pascal, Florent et un autre Michel
(venu du 13, les cavités sont plus intéressantes chez nous qu’ailleurs) Les
préparatifs étant faits, place à l’explo. Le matériel dùment préparé, nous nous
engagèrent lentement, à pas mesurés, vers l’entrée des Ténèbres… Non, ne rigolez
pas, je n’exagère pas du tout : on a bel et bien cherché pendant de longues
minutes notre chemin, tournant tantôt à gauche d’un buisson, tantôt à droite
d’un kern. Heu-reusement que l’on avait le GPS de Pascal.
Arrivé sur les lieux, tout le monde s’équipa.
Il est temps de déterminer qui va équiper. D’une voix pleine d’entrain, Pascal
s’écria : « Qui veut équiper le premier ? Et pour le P80 ? » Profond silence...
Finalement, deux d’entre nous se dévouèrent. Lionel équipera le P5 et le P30
; Gilles équipera le P80 et ensuite on verra. Les préparatifs de l’équipement
étant relativement longs, il est convenu d’organiser un petit cours théo-rique
de réchappe à ceux ou celles qui resteraient en arrière. Pendant ce temps, le
P5 et le P30 finirent d’être équipés. Gilles prit la suite. Il s’élança et…
tout se passa bien sauf que… il finit complètement trempé une fois arri-vé en
bas ! Explication : les fortes pluies écoulées dans la semaine se sont retrou-vées
sous terre. La cavité n’était pas en crue , mais un beaucoup plus arrosée que
d’habitude.
Continuons plus profondément. Je prends la suite
dans le P40, puis Christelle dans le P55 et Jean-Paul termine dans le P47. Encore
quelques mètres et voilà une halte bien méritée au camp (-280m). L’occasion
pour nous de nous restaurer. Après la pause, nous reprîmes notre descente vers
-400m. Au bout d’un court moment, apparut le puits Berthier. Plein de motivation,
Gilles s’élança pendant que Pascal lui expliquait qu’il devait penduler pour
éviter l’eau au fond. Une bonne blague de sa part. Gilles descendit un peu…
un peu… encore un peu… D’en haut, nous pouvions voir tout ce qui se passait
plus bas. Et cela ne donnait pas trop envie de descendre ! De l’eau, partout
de l’eau ! Une piscine nous tendait les bras ! Gilles ne voyait plus rien, aveuglé
par une grosse cascade (fort jolie d’ailleurs). Conclusion, il remonta, même
pas dépité. Et voilà 1 challenge pour Pascal : équiper hors-crue le puits en
improvisant une longue déviation avec son morceau de dyneema toujours cachée
dans la poche de sa combi! Ce qui ne nous empêcha pas de nous prendre tous les
trois une grosse douche (genre bain habillé comme me le faisait remarquer Gilles).
La suite, vous la connaissez pour l’avoir déjà
lue au début. Conséquence d’une continuation très aquatique (mais certainement
magnifique), nous entamèrent tous la remontée (17h45). Lionel, Alexis et Jean-Paul
dans le premier groupe ; les autres suivirent après avoir fait de nouveau une
pause au camp. Remontée tranquille et sans problèmes, de surcroit à vide (ou
presque, on avait tous un kit avec nous). Nous sortîmes à 22h des Ténèbres après
10h passées sous terre. Une heure plus tard, la troupe décollait de l’Audibergue,
fatiguée mais heureuse.
Michel Zorio des Magnans