Retour à la page d'accueil du CDS 06.
SPELEOLOGIE DANS LES ALPES-MARITIMES
Patrick Michel
Spelunca num.61, Avril 1996
INTRODUCTION
Dans cet article il va être question de fichiers, d'inventaire, de
cartographie... Rien de bien neuf, en somme. La plupart des
spéléologues tiennent à jour des systèmes
d'archivages correspondant à leurs zones de travail. Certains ont
également reporté l'ensemble de leurs connaissances sur un
support topographique. L'innovation n'est pas dans les éléments
présentés mais plutôt dans la manière dont ils sont
gérés et commencent à être utilisés. Il
s'agit ici de montrer comment le COMITE DEPARTEMENTAL DE SPELEOLOGIE des
Alpes-Maritimes se positionne par rapport à l'action des
spéléologues et comment il devient un prolongement naturel des
explorations menées par les clubs ou les individuels du
département.
N'y a t'il pas là matière à réflexion pour notre
fédération dans laquelle les spéléologues ont de
plus en plus de mal à se retrouver ? Il faut constater, en tout
cas, que notre fichier a été créé par nos propres
moyens, sans l'appui d'autres structures spéléologiques, pour la
simple raison que nous n'avons aucune information sur ce qui se fait ailleurs.
Serions-nous la seule représentation fédérale à
avoir évolué vers la spéléologie qui va vous
être présentée ?
UN PEU D'HISTOIRE
Les Alpes-Maritimes comptent aujourd'hui plus de 1 8OO cavités
recencées. L'ensemble des informations les concernant est
regroupé au sein d'un fichier départemental (C.D.S. O6).
Aujourd'hui ce fichier est géré par une équipe regroupant
des spéléologues de différents clubs. Il n'en fut pas de
même à l'origine. Dès 1948 les bases du fichier
fédéral sont posées par Yves CREAC'H (Club Martel-CAF
Nice) : un numéro d'inventaire est attribué à chaque
cavité découverte. Ce numéro est d'abord constitué
d'un chiffre qui est celui de la commune où se situe la cavité.
Pour les communes en possédant plus de 26 , l'alphabet est
recommencé avec un indice chiffré. Lors de la création de
ce fichier il ne semblait pas possible qu'une commune puisse compter plus de 26
cavités,les choses ont bien changé? Le record en matière
de cavités par commune est détenu par Caussols : on en est
à l'indice 7 !
Exemple de numérotation :
· 3 D est la 4ème cavité inventoriée sur la commune
d'Andon
· 37 B6 est la 158ème cavité inventoriée sur la
commune de Caussols.
· Avec la multiplication des clubs de spéléologie à
partir des années soixante, Yves CREAC'H s'efforça de continuer
à collecter les découvertes faites par l'ensemble des
spéléologues. Le fichier du club se transformant ainsi en fichier
départemental. Non seulement il continua d'utiliser son système
de classement mais il poussa plus loin sa démarche en allant sur place
vérifier l'exactitudes des coordonnées Lambert indiquées.
Il commença à graver le numéro d'inventaire
attribué à l'entrée de chaque cavité. Ce travail
connut une première étape importante en 1967 avec la publication
par le B.R.G.M. de la totalité des informations recueillies. En 1985
paraissent les 4 tomes de l'inventaire spéléologique
départemental (tome I et II épuisés aujourd'hui). En 1989,
une équipe se constitua autour de Bernard HOF pour réactiver la
commission fichier, laissé en flottement depuis la dernière
publication. C'est un tournant important dans la gestion des cavités des
Alpes-Maritimes. D'abord par le fait que c'est une équipe qui reprend le
travail jusqu'alors effectué par un seul homme. Ensuite par
l'attachement définitif du fichier à une structure
fédérale, le C.D.S. O6, en principe neutre et au-dessus des
divergences que ne manquent pas de créer les différents clubs. De
1989 à 1995 le C.D.S. allait non seulement continuer le travail
entrepris depuis 41 ans mais redonner une nouvelle vigueur à ces travaux
par les actions suivantes :
LA CONTINUITE
La chance de notre département est d'avoir hérité en 1989
d'un travail continu et homogène depuis les débuts de la
spéléologie dans les Alpes-Maritimes. Cette
pérennité du fichier permet à notre
génération de disposer d'un outil de base qui nous permet d'aller
beaucoup plus loin et plus rapidement dans la synthèse de nos
connaissances et donc des explorations.
Pour faire entrer une cavité dans le fichier il est nécessaire de
fournir les informations suivantes :
· commune et coordonnées LAMBERT de la cavité
· description de la situation de l'orifice d'entrée
· topographie
Il s'agit bien sûr du minimum. D'autres éléments peuvent
être fournis et enregistrés (ceux-ci dépendent des
" inventeurs " et ne sont pas obligatoires pour être
insérés au fichier) :
· géologie
· description
· premiers explorateurs connus ou ayant décrit la cavité -
Historique
· hydrologie
· minéralogie
· histoire - préhistoire - paléontologie - interventions
humaines
· faune - flore
· mesures physiques (température, débits, courants d'air)
· matériel d'exploration nécessaire
· observations diverses
· bibliographie
Après réception de ces informations, un membre de la commission
fichier vérifie les coordonnées indiquées et grave le
numéro d'inventaire, gravure faite avec un burin. De la peinture est
parfois nécessaire surtout pour mettre en évidence d'anciennes
gravures que la patine de la roche rend moins visible. A signaler que la
plupart des clubs ont adopté un sigle d'exploration qu'ils gravent. Les
grands massifs sont pris en charge par une ou deux personnes, en
général y faisant déjà un travail d'exploration.
INFORMATISATION DU FICHIER
Jusqu'en 1989, l'inventaire était contenu sur des fiches papiers type
B.R.G.M.. Outre le fait que ces fiches étaient stockées chez un
particulier, il était assez difficile de faire des tris
sélectifs. Sans vouloir faire l'apologie de l'informatique, il
apparaît que l'informatisation de l'inventaire est une nouvelle
facilité d'exploitation :
· Modification rapide des fiches existantes
· Possibilité de faire circuler des copies ou extraits du
fichier ; cela nous permet de travailler à plusieurs sur la mise
à jour sans créer des désordres dans la documentation.
· Facilité accrue de faire des tris, par exemple en
délimitant une zone en X, Y ou Z, par commune, par numéro
d'inventaire.
TOPOTHEQUE
L'ensemble des topographies est classé suivant le même principe
que le fichier. C'est-à-dire par commune et par numéro
d'inventaire. Ces topographies sont stockées au local du C.D.S. O6, dans
des classeurs et à la disposition des spéléologues (toutes
les topographies y compris les anciennes qui ne sont plus à jour). La
topothèque est aujourd'hui constituée uniquement de photocopies
papier. Depuis quelques années nous commençons à
rassembler les documents originaux sur calque. Ils sont pour la plupart
périmés mais nous considérons qu'ils font partis de notre
patrimoine. Il n'y a qu'à voir avec quel intérêt nous
regardons les topo de MARTEL. Les originaux sont en général
à grande échelle et peuvent servir de base de travail aux
spéléologues décidant de reprendre l'exploration d'une
cavité.
CREATION D'UN FICHIER CONFIDENTIEL
On le sait, pour vivre heureux, certains spéléologues ont besoin
de vivre cachés. Lors de le réactivation du fichier en 1989 des
spéléologues, aujourd'hui inactifs, ont bien voulu communiquer
leurs découvertes passées. Malheureusement, après
plusieurs années d'oubli, certains furent incapable de retrouver les
cavités dont ils avaient camouflé les entrées. Pour
éviter ces comportements l'idée d'un fichier confidentiel est
apparu. Le fonctionnement en est très simple. Lorsque un
spéléologue déclare une découverte il lui suffit de
préciser qu'il ne désire pas que le fruit de ses travaux soit mis
à la disposition de la collectivité : la cavité
n'apparaît pas sur les listings. Seul, le président de la
commission " fichier " en aura connaissance. C'est là un moyen
de déclarer officiellement sa découverte tout en respectant la
volonté des découvreurs de livrer à tout vent des
cavités en cours d'exploration ou des cavités sensibles par leurs
concrétionnements, par exemple. Bien sûr, l'existence de ce
fichier soulève la polémique et la protestation de ceux qui sont
pour la publication totale. C'est néanmoins une solution qui, si elle ne
permet pas une communication directe, permet en tout cas la survie d'une
information qui ne disparaîtra pas avec ses " inventeurs ".
INSTALLATION DE BORNES DE VISEES
Cette action est très récente puisque effectuée pour la
première fois en 1995 sur le massif du Marguareïs. Comme bien
souvent, nous nous sommes rendus compte de l'incohérence de certains
pointages ainsi que de la difficulté de trouver des points de
visée facilement repérables. Pour aider le travail de pointage
nous avons installé une série de bornes parfaitement connues en
coordonnées Lambert. Nous avons troqué nos compas pour une
théodolite et, avec l'aide d'un géomètre, avons
installé une série de points. Ces points sont
matérialisés par un spit recouvert ou à côté
d'un cairn visible de loin. A chaque point dur est attribué un
numéro gravé dans la roche à proximité. Au cours de
ce travail nous en avons profité pour pointer les cavités
visibles de notre cheminement topographique. Chaque cavité
pointée l'était sur un point précis, en
général le trait d'union de la gravure du numéro
d'inventaire. Ces points pouvant aussi être utilisés pour pointer
d'autres cavités, nous avons ouvert dans le fichier un encart
précisant le degré de pointage afin de pouvoir les distinguer de
ceux pointés de manière classique. Nous avons défini 5
degrés de pointage :
· Degré 1 : pointage sans visée (précision
d'environ 1OO mètres)
· Degré 2 : pointage avec un nombre de visées
inférieur à 3 (précision d'environ 5O mètres)
· Degré 3 : pointage avec 3 visées sur des points
repérés sur les cartes I.G.N. (25 mètres)
· Degré 4 : pointage avec 3 visées sur des points
connus en coordonnées Lambert (- de 1Om)
· Degré 5 : pointage au théodolite (précision
inférieure à 1 mètre)
Nota : Les précisions sont données à titre
indicatif.
Nous avons également installé 2 bornes à 15 mètres
de distance l'une de l'autre dont le gisement est connu au nord Lambert. Ces
bornes d'étalonnage présentent plusieurs avantages :
1. Les spéléologues peuvent connaître la nature exacte de
la compensation à apporter à leur instrument de mesure, ce qui
assure une bonne cohésion entre les différents topographes
travaillant sur un même site avec du matériel différent.
Cela facilite aussi et surtout les calculs avant report qui sont
effectués par une seule personne.
2. Annulation des problèmes de raccord sur des cavités dont la
topographie s'étale sur plusieurs années.
3. Connaissance directe des points du réseau topographié en
coordonnées Lambert d'où une plus grande facilité pour les
employer sur les fonds topographiques de l'I.G.N.
LA CARTOTHEQUE
La mise en place de carte 1/1O OOO est la conséquence d'une
évolution des spéléologues dans leur approche des massifs
calcaires. La découverte d'une cavité était, il n'y a pas
si longtemps, satisfaisante en elle-même. Dans les années 9O on
assiste à un changement de philosophie dans la mesure où les
spéléologues abordent les massifs dans leur ensemble. D'où
un esprit de synthèse qui se fait jour et qui a de plus en plus
d'influence sur le choix des travaux de désobstruction. Ce changement
peut être attribué à différents facteurs :
a) découvertes importantes récentes engendrant un besoin actuel
de situer les nouveaux réseaux par rapport à ceux qui
étaient connus.
b) inter-activités de plus en plus grandes entre les clubs,
échange d'informations plus important qu'une carte peut permettre
d'assimiler beaucoup plus facilement.
C'est là un changement remarquable où nous nous rapprochons des
buts des premières générations de
spéléologues : au delà de la découverte, la
compréhension des systèmes karstiques. Les cartes au 1/1OOOO en
sont l'un des éléments fondamental. Il est bon de noter que ces
cartes n'auraient pu voir le jour sans l'existence de bases de données
telles que le fichier et la topothèque.
Pour l'instant deux massifs des Alpes-Maritimes sont couverts : le massif
du Marguareïs ( prototype fait en 1989 qui serait à refaire) et le
massif de Calern. 1996 devrait voir la mise en chantier du massif de Saint
Cézaire et Saint Vallier.
Ces cartes se composent d'un fond I.G.N. au 1/1O OOO auquel nous superposons
des calques indépendants. La juxtaposition se faisant grâce
à l'utilisation d'une règle à tétons. Les calques
étant bien sûr perforés aux dimensions de la règle.
Nous pouvons donc disposer des calques suivants :
feuille 1 : Fond I.G.N. 1/1OOOO
feuille 2 : Fond redessiné et simplifié
feuille 3 : Pointage des cavités
Feuille 4 : Développement des réseaux souterrains
On pourrait bien sien sûr créer d'autres feuilles. Une, par
exemple, indiquant les traçages effectués, la géologie,
les circulations hydrauliques, les courants d'air. L'utilisation de se
système permet d'éviter de travailler sur l'original de l'I.G.N.
qui coûte relativement cher.. On peut sélectionner les feuilles
que l'on désire voir figurer en photocopies. La séparation des
informations permet de modifier les calques sans avoir à tout
effacer : la modification d'un réseau souterrain n'entraînera
pas le gommage des cavités pointées à proximité ou,
tout simplement, du fond de plan. L'ensemble du travail se fait sur support
polyester évitant ainsi les déformations du calque
végétal.
Certains ne manqueront pas de glousser et d'expliquer que c'est là un
système dépassé au regard de l'évolution de
l'informatique et des différents logiciels qui existent. C'est exact
mais il est aussi vrai que la gestion des informations ici décrites
demanderait un investissement financier qui n'est pas pour l'instant à
notre portée. Avant de penser à une telle étape il faut
bien établir une documentation de base. Nous serons prêts le jour
où les grands massifs de notre département seront totalement
couverts par une cartographie classique. Il ne faut pas perdre de vue que notre
objectif n'est pas de faire un coup sur un massif mais bien d'établir
une documentation homogène sur l'ensemble de notre département.
DIFFUSION DU FICHIER DEPARTEMENTAL
Nous abordons là un sujet délicat et sur lequel nous n'avons pas
fini de nous interroger. Y apporter une réponse nécessite
de se questionner sur les raisons d'être de ce fichier ou du moins
à quelle motivation il trouve sa source ? Lors de leurs
explorations, les spéléologues remontent un certain nombre
d'observations. Stockées un premier temps au sein du club ces
informations ont, à un moment ou à un autre, besoin d'être
complétées par celles obtenues par les autres groupes
spéléologiques travaillant sur la même zone. La
démarche la plus courante est l'échange par contact direct avec
les explorateurs connus. Mais la spéléologie, ou du moins,
l'histoire des hommes qui la pratique, est tout sauf " un long fleuve
tranquille ". L'échange de données, d'individu à
individu, est bien souvent inopérant du fait des rivalités qui ne
manquent pas de se créer. Il existe un risque supplémentaire avec
cet état de fait : les clubs, on le sait, ont une existence
précaire et souvent dépendante d'un petit noyau. Le club ou
l'élément moteur disparaît et se sont plusieurs
années d'explorations qui sont perdues. C'est certainement ce constat
qui a poussé depuis cent ans les spéléologues à se
regrouper au sein de structures dans le but principal de faciliter
l'échange d'informations. La conclusion de cette démarche
étant en 1963 la création d'une fédération unique
pour l'ensemble de notre pays. Le C.D.S. O6 n'échappe pas à cette
logique. Il est bon de souligner que la plupart de nos responsables
fédéraux ont trouvé leur motivation pour s'engager dans la
gestion de cette structure en pensant que c'était le seul endroit
possible pour pérenniser le résultat de leurs travaux et
permettre l'échange d'informations.
Il est évident que ce fichier , via le C.D.S, est un outil de travail
destiné aux spéléologues qui ont pour première
motivation la compréhension des réseaux souterrains. Par contre,
il n'est pas dans notre optique de se servir du fichier pour répondre
aux spéléos désirant visiter une classique. Nous estimons
qu'il y a assez de revues décrivant ces visites avec toutes les
informations nécessaires. Un autre élément est à
prendre en compte : sans le savoir nous sommes entrain de constituer une
banque de données unique sur le milieu souterrain ; nous nous
apercevons que se sont là des informations qui suscitent de plus en plus
d'intérêt.. Diffuser le fichier comme cela a été
fait en 198O équivaudrait à offrir gratuitement plusieurs
années d'explorations et de recherches à des
sociétés qui l'utiliserait à titre professionnel. On
comprendra notre prudence quant aux aspects de sa diffusion surtout lorsque
l'on constate que le financement de nos travaux est équivalent au nul
absolu. La non publication à en tout cas l'avantage d'obliger ceux qui
ont besoin de nos informations à prendre contact directement avec les
spéléologues ou leurs représentants. C'est ce qui se passe
actuellement dans notre département où nous participons à
la définition du périmètre de protection pour une
compagnie des eaux exploitant des sources karstiques. Au travers de cette
démarche, nous avons atteint plusieurs objectifs :
a) Etre assis à la table des négociations entre une
société d'intérêts privés et des
hydrogéologues. Il en ressort pour les spéléologues une
image de spécialistes du monde souterrain (nous avions une connaissance
du terrain que les autres partenaires n'avaient que partiellement).
b) Notre banque de données est utilisée dans le cadre de cette
étude, en échange d'un paiement. Cet argent va servir à
financer d'autres travaux des spéléologues des Alpes-Maritimes.
Nous n'avons pas ici l'impression de spolier le travail d'éventuels
spécialistes, car, à notre connaissance, la
spéléologie est uniquement le fruit de bénévoles.
Il vaut donc mieux que l'utilisation de nos topographies profitent à
leurs auteurs qu'à des sociétés utilisant gratuitement nos
plans que nous n'avons aucun moyen de protéger à l'heure
actuelle !
c) Cette première étude risque fort d'être une bonne carte
de visite auprès des partenaires publics ou privés que nous
sommes amenés à rencontrer. Nous venons d'ailleurs d'être
solliciter pour participer à de nouvelles études.
CONCLUSION
Notre fichier est déjà ancien. Son évolution rapide en
fait un outil dont nous découvrons à peine les
possibilités ainsi que l'intérêt des informations que les
spéléologues peuvent apporter à la société
civile. On peut déjà en évaluer quelques effets. Par
rapport aux spéléologues, l'existence du fichier est sans doute
l'une des principales motivations pour les spéléologues qui
participent au fonctionnement du C.D.S O6. Nous pensons que le premier devoir
de notre fédération est de participer à la promotion de la
spéléologie et d'aider les clubs dans leurs travaux. Dans le cas
présent, il s'agit de mettre en place une documentation qui soit
facilement accessible et, en second lieu, de valoriser notre action en s'y
appuyant dessus. De fait, le C.D.S. O6 est bien perçu comme l'un des
éléments participant activement à la pratique quotidienne
de notre passion. Nous nous démarquons ici de l'image passive que
beaucoup de spéléologues ont de leur Fédération.
Par rapport à la société civile ensuite : lors de
l'assemblée générale de la F.F.S. à Orthez, Damien
DELANGUE alors président en exercice, déclarait devant tous les
grands électeurs qu'il était convaincu de l'aspect culturel voire
scientifique de la spéléologie mais qu'il n'avait aucun
élément concret pour pouvoir le démontrer à ses
interlocuteurs : c'etait exact. Aligner les kilomètres de
première, c'est une chose mais seul un travail tel que celui
présenté dans cet article peut permettre de mettre en valeur nos
compétences face à des tiers. Eric GILLI écrit dans la
collection " Que sais-je ", en 1995, que la
spéléologie d'exploration contient les bases d'une
activité scientifique. Il a raison et nous sommes bien là au
coeur du problème. Depuis de nombreuses années, notre
fédération s'est engagée dans une dérive sportive
que nous ne comprenons pas et que jugeons dangereuse. L'urgence est dans la
redéfinition de notre discipline et des objectifs à atteindre. La
société, elle, n'attend pas. Si nous nous contentons de notre
image de sportif il y a fort à parier que nous ne soyons plus
présents dans les décisions à prendre sur la gestion des
milieux souterrains. N'est-ce-pas ce qui se passe aujourd'hui ? Notre
fédération passe la majeure partie de son temps à
solutionner des problèmes posés par la pratique du
spéléisme. Pour nous l'essentiel est bien dans une meilleure
perception du milieu souterrain. La grotte doit être le centre de nos
préoccupations et non pas l'inverse ; le spéléo lui,
n'est finalement que de passage.
MICHEL Patrick
NOTA: La commission fichier du CDS 06 est ouverte à tous les
spéléologues désireux d'y travailler. Il nous faut
remercier ici les spéléologues ayant été actif ces
dernières années et sans qui cet article n'aurait pu exister.
Cette liste n'est pas exhaustive, nous remercions également tous les
autres copains pour leurs aides ponctuelles.
MILLO Pierre
SIMOND Patrick
FULCONIS Stephane
MARIE Jean-Claude
HOF Bernard
BERTHOUD Guy
PENNEC Xavier